1 - Uprising
2 - Resistance
3 - Undisclosed Desires
4 - United States of Eurasia (+Collateral Damage)
5 - Guiding Light
6 - Unnatural Selection
7 - Mk Ultra
8 - I Belong To You (+ Mon Coeur s'ouvre à ta Voix)
9 - Exogenesis : Symphonie Partie 1 (Ouverture)
10 - Exogenesis : Symphonie Partie 2 (Cross-Pollination)
11 - Exogenesis : Symphonie Partie 3 (Redemption)
Matthew Bellamy - Chant, Guitare, Piano
Dominic Howard - Batterie
Christopher Wolstenholme - Basse
Un nouvel album de Muse est forcement un événement, tant cette formation anglaise fait maintenant figure de prou au sein d'un rock en plein marasme (Rock is Dead ? On y revient toujours). Comme tout album très attendu, des infos sont souvent distribuées au compte goutte. Mais ici, les rumeurs d'un album très ambitieux, allant jusqu'à le comparer à Dark Side Of The Moon, ainsi que d'une fameuse symphonie en trois actes, ont fait monter la sauce chez les fans, qui nourrirent d'énormes attentes, qui sont souvent synonymes de déceptions. Or, pour ma part, suivant l'actualité rock d'un oeil très distrait, je n'ai été au courant de la sortie de l'album, qu'une semaine avant qu'elle soit effective. C'est donc d'une oreille vierge d'à priori que je me suis lancé dans la découverte de l'album.
Qu'en est il donc ? Le cd s'ouvre sur un Uprising assez insipide, une resucée de l'album précédent, où l'on retrouve les éléments caractéristiques, une production qui semble étouffer le son, des éléments électroniques dispensables, rendant la musique très peu naturelle, et assez indigeste à mon goût. L'album démarre donc dans la droite lignée de ses deux prédécesseurs. Mais dès la seconde chanson, Muse nous prend à contre pied avec une de leur meilleur création. Resistance, après une intro qui fleure bon le retour aux sources, puis une mélodie au piano très agréable, propose un mélange de très belle envolée lyrique, et des passages vocaux très percutants « it could be wrong, could be wrong ». Une très belle réussite. Malheureusement, à la fin de la chanson, la suivante déboule avec un enchaînement poussif, nous laissant désarmé devant une rythmique hip hop, en très fort contraste avec le morceau précédent. Je ne m'étendrais pas sur cette chanson d'une pauvreté mélodique affligeante, certainement le plus mauvais morceau de Muse.
Parlons des deux morceaux « phare » de l'album. Tout d'abord United States of Eurasia, avec son plagiat de Queen (l'intro de Guiding Light est pas mal aussi dans le genre « hommage »...), qui tente comme ses illustres aînés, de créer une chanson à tiroir, ou s'imbrique de multiple thèmes, avec cet aspect grandiloquent si propre à la bande à Mercury. Il faut bien reconnaître que c'est un cuisant échec. Queen ne se contentait pas de mettre bout à bout des thèmes, ils rendaient tout cela logique. La chanson reste tout de même agréable à écouter, avec une partie orientale pas dénouée d'intérêt, mais ça manque cruellement de maîtrise dans la construction du morceau. Le final, avec la reprise de la nocturne de Chopin est là encore raté. L'émotion ne passe pas, si Mathew Bellamy est un honnête pianiste de Rock, il à encore du progrès à faire dans le domaine du classique. L'intention est louable, l'exécution beaucoup moins.
Exogenesis - qui ne mérite pas vraiment son titre de Symphonie - tout en n'étant pas aussi ambitieuse qu'espéré, à le mérite par son concept d'épurer enfin la production trop lourde, rendant le tout plus naturel, s'approchant plus des premiers albums du trio, pour un résultat vraiment rafraîchissant. Épurer la musique, ce n'est pas la simplifier, mais la rendre plus naturelle, et c'est ce qui manque cruellement au groupe depuis Hullabaloo.
Tout le cd est donc une alternance de très bons morceaux et d'autres bien plus médiocres. Ainsi Unnatural Selection est d'une efficacité redoutable, Mk Ultra et I Belong To You sont sympathiques, mais Guiding Light est au mieux dispensable. Le groupe semble fourmiller d'idées, plus ou moins bonnes, et essaye de « rendre hommage » à de multiples influences : Queen, Chopin, Saint Saens (Cocorico)..., mais tout cela n'est pas bien digéré, donnant au final un album très inégal et surtout (et là c'est bien plus grave) manquant de cohérence musicale. Seul les parties de Piano judicieusement distillées (hormis la Nocturne) apportent un certains fil conducteur sur lequel s'accrocher.
Globalement l'album n'est pas vraiment une réussite, il est tout de même agréable à écouter et reste bien plus encourageant que les deux précédents, car si ces nombreuses idées s'assemblent harmonieusement, et que le groupe retrouve un côté plus spontané, Muse pourrait bien renaître de ses cendres et montrer qu'il n'est pas qu'une machine à tube orchestrée par une Major, mais qu'il y a bien du vrai talent chez ces petits gars. On attend donc la suite avec grande d'impatience.