De son travail de producteur, Alan Parsons gardera un talent certain pour les arrangements de hautes volés, qui caractériseront toute la discographie de son « projet ». Grâce à l'association avec le très talentueux compositeur Eric Woolfson, la formation deviendra vite une référence de l'Art Rock, au côté de Pink Floyd ou bien Mike Oldfield.

Leur musique se caractérise par des compositions pleines d'émotions, très mélodique, aux instrumentations mélangeant élément orchestrale, rock et electro, le tout lié en une parfaite harmonie, grâce aux arrangements léchés.

De cette association sortira des albums assez faciles d'accès, aux mélodies immédiates, aux accents grandiloquents, et à l'émotion à fleur de peau.

Mais qu'en est il de ce « Tales of Mystery And Imagination » ? Il représente tout simplement la quintessence des éléments évoqués ci dessus. Les passages mélancoliques sont beaux, sans tomber dans d'inutile langueur larmoyante, les parties épiques évitent l'écueil du pompeux, les multiples instrumentations venant d'horizon si différent, se mêle de façon naturel, sans mariage choquant. Bref, l'album évite toutes les chausses trappes propres aux réalisations de ce genre.

Ce n'est personne d'autres qu'Orson Welles lui même, qui ouvre l'album, posant sa voix grave comme narrateur d'une histoire inspiré par Edgar Allan Poe. Toute les chansons reprendront d'ailleurs des nouvelles de l'auteur anglais comme support, dont les histoires fantastiques collent parfaitement avec les ambiances, et la musique développé par les deux compères. Pari réussis donc !

Si la chanson (The System of) Doctor Tarr and Professor Fether est d'une efficacité redoutable, et que The Tell-tale Heart seule chanson vraiment rock, envoie du “lourd” si vous me passez l'expression, c'est Raven et The Fall of The House of Usher qui élèvent l'album au rang de chef d'oeuvre. La première pour son côté tube imparable de haute volée, et la seconde, pièce ambitieuse en 5 parties, toutes plus exitantes les unes ques les autres, aux multiples ambiances, avec son Prélude aux accents de Bo de film, tout en instrumentation classique, son Arrival frissonant, sa Pavane d'une beauté transcedante, terriblement émouvante, et son final angoissant. Un morceau épique, où l'on retrouve toute la patte du groupe, avec ces mélanges d'instrumentations rock, classique et electro, qui ne se seront jamais aussi bien mélé.

Ce premier album restera pour moi le meilleur du groupe, un album qui réjoura sans doute les fans de Pink Floyd, et de Mike Oldfield, mais en ayant une personnalité propre, et étant, par sa qualité de production, ses éléments electroniques, et ses arrangement somptueux, très en avance sur son temps !

Le 19/02/2010 par Irksome Dragon - 9/10