Hymn I - Of Wolf And Fear
Hymn II - Of Wolf and the Devil
Hymn III - Of Wolf and Hatred
Hymn IV - OF Wolf And Man
Hymn V - Of Wolf and the Moon
Hymn VI - Of Wolf and Passion
Hymn VII - Of Wolf and Destinity
Hymn VIII - Of Wolf and the Night
Garm (Kristoffer Rygg) : chant
Håvard Jørgensen : guitare
Aismal (Torbjørn Pedersen) : guitare
Skoll (Hugh Steven James Mingay) : basse
AiwarikiaR (Erik Olivier Lancelot) : batterie
Avant de devenir ce fabuleux groupe d'electro qu'il est aujourd'hui, Ulver à débuté sa carrière comme l'une des formations les plus prometteuses de la scène Black Norvégienne. Nattens Madrigal est le dernier volet de la trilogie qui a permit au groupe de se forger une réputation et un public fidèle, dont une partie continuera à suivre sa carrière, et ce, malgré le changement de cap musical totale du groupe, preuve s'il en fallait une, d'une certaine ouverture d'esprit chez les fans de Black Metal. Il est d'ailleurs amusant de constater que lors des trop rares concerts du groupe, le public soit en grande majorité constitué de metalleux.
Après deux albums très réussis, le talent du groupe fut remarquer par un important éditeur de la scène Metal, Century Media (Lacuna Coil, Arch Ennemy, Celtic Frost, Emperor...), qui leur fournit les moyens financiers de faire un enregistrement dans des conditions et des studios dignes de leur talent. L'argent fut dépensé jusqu'aux moindres centimes, passant dans l'achat d'une Cadillac, de costumes de luxes, de lunettes Gucci, ne laissant plus grand chose pour l'enregistrement du cd, qui se fit à l'aide d'un misérable quatre pistes à cassette. Et comme si cela ne suffisait pas, la musique d'Ulver habituellement si mélodique et épique, se transforme ici en une déferlement de haine sonore, un album cru, sans concession, servit par la production la plus atroce qu'il m'ait été donné d'entendre. Autant vous dire que ce fut la première et dernière collaboration d'Ulver avec Century Media, c'est dernier qui n'ont du guère goutter la plaisanterie.
Mais Ulver n'est pas un groupe à sortir un album à la légère, juste pour faire un pied de nez à l'industrie du disque, ils se sont attachés à remplir leur part du contrat, en sortant un album, qui même s'il ne collait pas au canon souhaité par l'éditeur, n'en reste pas moins de très haute qualité.
Derrière le son suraigue à la limite du supportable, rendant l'album inaudible pour les profanes, les deux guitares qui se répondent tout au long de l'album sont parfaitement discernables l'une de l'autre. On est loin d'une bouillie sonore habituel dans le genre, car derrière ce son crissant, la production laisse sa place à chaque instrument, permettant à l'auditeur de suivre parfaitement le déroulement de la musique.
Derrière les compositions terriblement haineuses, à faire pâlir de jalousie Darkthrone se cachent des morceaux parfaitement construits, épiques et mélodiques, aux ambiances sombres et froides.
Une fois passé le choc de ce son - qui semble maintenant une volonté des musiciens, pour rendre leur musique moins accessible, et pour envoyer (peut être ? Ils n'ont jamais été très prolixe sur la question) un message aux éditeurs qui voudraient faire de l'argent sur leur dos au détriment de la qualité de leur musique, de leur liberté créative – on se retrouve devant la quintessence du Black Metal, haineux, violent, sombre, sans concession, que même les plus fermés des Trues* ne pourraient renier, avec le côté épique, mélodique en plus, dans des compos intelligemment construites, loin de la linéarité de certaines oeuvres du genre.
Ce son, même s'il apporte à l'ambiance haineuse de l'ensemble, est définitivement trop douloureux pour les tympas pour que j'accorde à cet album la note maximale, mais c'est bien l'unique défaut de ce monument du Black Metal.
* True Black Metal (prononcé Trou, comme trou de balle) est une mouvance, qui défend la «véritable» culture Black Metal selon des critères aussi arbitraires que stupides, ayant tendance à exclure du genre tout groupe ne respectant pas ces idéaux, soit 99 % de la scène Black. Les Trues sont les ignorants bornés qui se revendiquent de ce mouvement.