Les Autrichiens de Dornenreich, fer de lance de la scène Black avant-gardiste, avec le sublime Her Von Welken Nachten, avait quelque peu dérivé avec un Hexenwind trop minimaliste, et bien que possédant d'indubitables qualités, était desservit par sa trop grande linéarité.

Ce semi echec n'a pourtant pas empêché le groupe (enfin, à cet époque, le "groupe" se limite surtout à Eviga), de continuer l'exploration de nouveau sentier sonore. Si le Metal est de nouveau de sortie, on est loin de l'agressivité des débuts. Dans une veine plus apaisée, Dornenreich nous propose un Dark Metal au final assez ambiant.

L'album reste assez cohérent, dégageant une atmosphère toute particulière développée tout au long de l'album, avec un son de guitare assez varié, où se mêlent l'électrique et l'acoustique avec beaucoup de réussites. Le morceau III en est l'illustration parfaite, avec ses riffs entêtants, son solo sombre à souhait et ses passages acoustiques. La voix d'Eviga toujours aussi originale, oscille entre murmure et hurlement de dément.

Mais si Hexenwind pêchait par son manque de diversité, Durch Den Traum est quand à lui, malgré cette couleur, très varié, où les ambiances développées sont parfois tragiques, parfois réellement malsaines, comme dans l'imposant morceau II, où se mêle une multitudes de thèmes, avec un enchaînement irrésistible au milieu du morceau, qui mène la chanson vers une ambiance, une sonorité qui rappelle furieusement l'album précédent - mais pendant seulement deux minutes, s'évitant les excès de son prédécesseur - avant une nouvelle reprise portée par un hurlement d'Eviga, pour un dernier thème scotchant, où les tonalités allemandes font merveilles. Parfois les deux à la fois, comme sur le morceau VIII, sublime conclusion, dégageant une atmosphère désespéré et glauque d'après fin du monde.

Durch Den Traum n'est pas l'album du siècle, ni même le meilleur de la discographie des Autrichiens, mais propose un Dark Atmosphérique de grande classe, aux mélodies ciselées avec grâce, aux titres complexes, riches en émotions, qui nous transportent dans des contrées inhospitalières, mais qui derrière cet aspect peu engageant, cache une sombre beauté. Que demander de plus ?

Le 28/04/2010 par Irksome Dragon - 8/10