1 - Thick as a Brick (Part One)
2 - Thick as a Brick (Part Two)
Ian Anderson (Chant, Guitare Acoustique, Flûte, Violon, Trompette)
Martin Barre (Guitare Electrique, Luth)
John Evan (Piano, Orgue Hammond)
Jeffrey Hammond (Basse, Chant)
Barriemore Barlow (Batterie, Percussions, Timbales)
David Palmer (Arrangements)
Thick as a Brick, 5 ème album de Jethro Tull sortit tout juste un an après l'immense succès commercial d'Aqualung. Cette nouvelle notoriété permit à ce Thick As A Brick de battre des records de ventes (premier au Billboard américain), alors qu'il a tout de l'oeuvre anti commercial. Album concept composé d'une unique chanson de 45 minutes (découpés en deux parties pour chaque face du 33 Tours), d'une richesse et d'une complexité folle, aucune maison de disque s'y risquerait actuellement.
Les paroles de la chanson sont reprises d'un poème de Gerald Bostock, un jeune garçon de 8 ans, imaginé par Ian Anderson, qui aurait reçu un prix littéraire, qu'on lui aurait retiré pour avoir dit une grossièreté à l'écran. Ces faits sont relevés dans un journal fictif dont la une sert de pochette, et dont une version complète est fournit avec le vinyle (ou avec le cd, mais il vaut mieux avoir une bonne vue). Ce concept brillant est une réponse aux journalistes, qui avaient classés son Aqualung en album-concept, contre l'avis de Ian Anderson qui s'en est toujours défendu.
Si l'album résolument progressif, terriblement ambitieux, peut en effrayer certains, il n'en garde pas moins un aspect profondément mélodique, une trame qui se suit sans accroc, sans longueur, et où la pompe et la sur-enchère propre au genre sont ici parfaitement contenues pour se mettre entièrement au service d'une musique brillante et accessible.
Il serait difficile et ennuyeux de vous décrire dans le menu détail les 45 minutes de l'oeuvre. Globalement, on y retrouve un mélange d'acoustique et d'électrique, la voix nasillarde de Ian Anderson, la flûte prenant toujours autant d'importance. Dès le début de l'oeuvre se fait entendre un refrain, qui reviendra de façon récurrente tout au long de l'album, donnant un lien aux dizaines de parties, parfois très éloignées, que comptent l'oeuvre.
La thématique du poème tournant autour de l'époque médiévale, qui fascine tant nos cher petite tête blonde, c'est logiquement que ce genre d'ambiance ressorte, surtout dans la première face, résolument épique, soutenue par l'orgue, dans de longue plage orchestrale. Cette première partie tisse une musique résolument accessible, accrocheuse, au fort pouvoir addictif, parfois très rock, tantôt plus paisible, mais toujours parfaitement maîtrisé, le tout dans un ton enjoué.
La seconde face, se veut encore plus virtuose, mais aussi plus expérimentale, plus ambitieuse, à l'image de ses premières minutes assez déconcertantes. Moins immédiate que la première face, elle demande un plus grand temps d'adaptation, avant de dévoiler toute sa force, son accroche mélodique toujours bien présente. Elle est aussi plus intense, plus dramatique, avec des passages moins rythmés, plus mélancoliques, voir sombres. Avant un final, à l'image de l'introduction du morceau, très Folk. La boucle est bouclé.
Thick As A Brick est l'une des oeuvres les plus brillantes du Rock Progressif, mettant au service de la mélodie, toute la virtuosité, l'ambition, la démesure de Ian Anderson, dans une oeuvre accessible, malgré son format inhabituel. A l'image du Yes Album, Thick as A Brick à trouvé le parfait équilibre du Rock Progressif.