Voilà un album de Black qui se rapproche plus de Rammstein que de Darkthrone, ça peut surprendre, mais si les voix, certains riffs, et ambiances rappellent d'où vient Cornelius von Jackhelin (Tête pensante de Solefald), Sturmgeist, son side project lorgne très clairement du côté de l'Indus.

Dans sa production froide et puissante, ses riffs simples et directs, ses accents electro, et cette voix clair aux intonations germaniques, le rapprochement est évident.

Cornelius voulait laisser de côté ses expérimentations, sa musique complexe et alambiqué qu'il proposait avec Solefald. Et ça s'entend.

On aboutit à un projet un peu bâtard, une musique décomplexée, sans la créativité de Solefald, mais qui n'arrive pourtant pas à lâcher les chevaux et proposer une musique vraiment violente. On a pas non plus à faire à une œuvre sombre, ni particulièrement joyeuse. Les ambiances s'éloignent du Black, sans tomber dans l'Indus. C'est sans surprise que le groupe n'a pas trouvé son public.

Le rendu n'est pas désintéressant, c'est assez accessible, efficace.

L'album est assez inégal, on passe de parties qui sans être désagréables, sont assez ennuyeuses, à des moments de pures jouissances, comme dans l'énorme Master Hunter au refrain si prenant, et à la rythmique à la limite du dancefloor. Ragnarok qui ouvre l'album est aussi un modèle d'efficacité. Rattenfanger se rapproche d'un autre groupe allemand, Die Apokalptischen Reiter et ça sonne bien !

Nous sommes donc loin de l'ambition démesurée de Solefald, Cornelius a avant tout voulu se faire plaisir, et ça ressent surtout en live, où sa joie communicative, l'impact direct de ces morceaux font mouches et donnent à cet album bon mais banal une vraie dimension de franche camaraderie.

Le 03/06/2011 par Irksome Dragon - 6/10