Il y a des albums avant-gardistes qui marquent l'histoire de la musique, qui influencent une multitude de groupes, qui créaient des mouvements. Et il y a The Court of Crimson King, l'album le plus influent de la fin des sixties. Si beaucoup de groupes de rock progressif existaient déjà avant la sortie de cet album, ils vont tous revoir leur vision de leur musique après la sortie de ce monument : Yes, Genesis, Jethro Tull... et même les Pink Floyd.

L'album commence par 21st Century Schizoid Man, titre assez rock, un coté agressif renforcé par sa voix écorchés. Un morceau très abordables et joyeux, aux influences Jazzy, du progressif dans la lignée de Jethro Tull, rock mais déjanté.

Le second morceau, le plus court se fait tout de suite beaucoup plus planant, une magnifique ballade, qui préfigure l'immense Epitaph.... Epitaph, donc, prend la suite de l'album, avec 9 minutes tout simplement splendide, les mélodies magnifiques, l'utilisation du mellotron, la voix délicate, tout les éléments subliment ce morceau plus psychédélique et symphonique que progressif. Une invitation au voyage et au rêve.

Il y aurait beaucoup a dire de Moonchild, un morceau dans la lignée des deux précédents, balade somptueuse et délicate. Mais le morceau ne dure que 4 min. S'en suit 8 min de ... son. Étrange, presque inaudible, oubliant toute idée de mélodie. A lui seul ce morceau représente parfaitement les excès du Rock Progressif. A vouloir expérimenter, et faire intellectuel, on tombe souvent dans la facilité et on n'en oublie l'essence première de la musique. Peut être que la consommation de champignon pourra aider à la compréhension de ce passage, mais il n'apporte pas grand chose à mon sens, il ne me transmet rien.

Mais tout est pardonné dès la chanson suivante. Dès les premières notes de The Court oh the Crimson King, les poils se dressent sur les bras, et on frissonne. De nombreuses écoutes n'ont pas entamé le pouvoir émotif de cette chanson. La petite mélodie qui revient tout au long des 9 minutes de la chanson est si simple mais si belle. A l'opposé de la chanson précédente, ils sont revenus à une harmonie et une instrumentation plus conventionnelle, avec un profond sens mélodique. Le choix des instruments (la flûte fait ici merveille) et de la structure du morceau le rendent très émouvant. Un des meilleurs titres de la carrière du groupe.

Cet album, l'un des plus marquant du rock, oscille entre pop british, rock progressif, rock psychédélique de haute volé. Il est de plus, dans son ensemble, très abordable. Pour un premier album, c'est un véritable coup de maître. Seul la fin de Moonchild m'empèche de lui mettre la note maximale, pour le reste, tout est parfait.

A noter sa pochette, très caractéristique, qui attrape le regard lorsqu'il est posé sur un étalage de vinyls et qui colle parfaitement à la musique !

Le 23/11/2009 par Irksome Dragon - 9/10