1 - Eigenwach
2 - Ich bin aus mir
3 - Wer Hat Angst vor Einsamkeit
4 - Grell und dunkel strömt das Leben
5 - Innerwille ist mein Docht
6- Hier Weht ein Moment
7 - Schwarz schaut tiefsten Lichterglanz
8 - Trauerbrandung
9 - Mein Publikum - Der Augenblick
Eviga - Voix, Guitares, Bass
Valnes - Voix, Synthé
Gilvan - batteries et Percussions
Her Von Welken Nachten ouvre la série de chroniques consacré à ce groupe inclassable qu'est Dornenreich, qui s'amuse depuis plus de 10 ans à balader son auditeur d'un genre à un autre, avec (presque) toujours de la réussite.
Nous sommes en 2001, Dornenreich abandonne son Black Symphonique, pour nous proposer une musique nettement plus barré, un album de Black déjanté, qui nous projette avec violence dans un monde onirique, où la folie tapit dans l'ombre destructure les mélodies et la musique.
L'album démarre par Eigenwach, avec sa voix chuchotée si caractéristique du groupe, qui monte en intensité, où les instruments cisèle une ambiance inquiétante avant le démarrage d'une guitare rugissante au son bien mordant (énorme progrès au niveau de la production) qui nous scotche dans notre siège. La chanson n'aura en suite plus de temps mort, les riffs de guitares percutants, soutenu par un martellement des fûts sans grande originalités, mais parfaitement exécuté, avec cette voix passant du chant chuchoté à des hurlements de haines impressionnants, allégé en arrière plan par le jeu de violon tout en dignité, accroche mélodique dans ce déchaînement de folie. La chanson est totalement destructuré, les airs s'enchaînent, nous baladant d'un extrême à l'autre, musique parfois totalement paniqué, parfois rock'n'roll, tantôt grandiloquent, tantôt quasiment inaudible. Cette chanson représente à elle seul ce qu'est le Dornenreich du début de siècle, ces voix chuchotées en allemand, ses morceaux destructurés et imposants. Certains adorent, d'autres détestent, mais une tel débauche d'énergie ne laisse jamais indifférent.
La suite restera du même acabit, avec des riffs terriblement efficaces, des changements de rythmes incessants, des hurlements à glacer le sang, développant des ambiances malsaines, épiques, grandiloquente, apaisante ou bien de folie pure... Même si aucune chanson ne fait tache dans cet album, on peut tout de même dégager Schwarz Schaut Tiefsten Lichterglanz, ou encore Wer Hat Angst Vor Einsamkeit?, chansons parmi les plus intenses du Black Metal.
Il est à noter la présence de trois pépites acoustiques, Innerwille ist mein Docht, l'inquiétant Hier Weht ein Moment et la somptueuse Mein Publikum – Der Augenblick, où la configuration minimaliste n'atténue pas l'intensité de la musique, préfigurant de l'orientation future du groupe (In Luft Geritzt).
Malgré sa grande diversité, l'album reste cohérent, dégageant une atmosphère toute particulière, parfaitement illustré dans le riche livret fournit avec le disque, et par les paroles touchantes d'Eviga, hommage à son pays, ses paysages et ses légendes.
Même s'il est difficile de comparer les albums, tant ils sont différents, voir opposés, ce Her Von Welken Nachten est sans nul doute une pièce maîtresse de le discographie de Dornenreich.