Blood Inside est le successeur de Perdition City, après 5 ans bien remplit par deux BO de film et quelques EP, dont deux seront réunis sur la très bonne compilation Teachings in Silence.

Blood Inside s'ouvre sur le morceau Dressed In Black, morceau dense, angoissant, aux rythmiques martiales, et porté par ses froides mélodies électroniques. La voix de Garm est omniprésente et demande un petit temps d'adaptation, pour donner sa pleine mesure. Comme beaucoup de morceaux sur cet album, le final nous scotche sur place. Il dégage une violence contenue écrasante qui nous laisse grogi lors de la première écoute, comme si l'on venait de se prendre une grosse claque par surprise...

Blood Inside est violent, bien plus que son prédécesseur, et infiniment plus chaotique. Il brasse le chaud et le froid, l'organique, et l'inorganique, les envolées lyriques et poétiques succèdent à des passages bruitistes et barrés. Il ne nous laisse pas s'installer confortablement dans une mélodie, il nous ballote sans cesse d'un délire créatif à un autre.

L'ensemble est malsain, mélancolique, joyeux, violent, froid, chaud, haineux, calme... Bref, indescriptibles, mais il ressort de cet album, une cohérence, une couleur propre à l'album des plus surprenante, accentué par une production plus fouillis que sur Perdition City.

Aucun morceau n'est à jeté, seulement quelques passages moins excitants que d'autres, comme le début de Christmas, presque pop, qui laisse place à un final bluffant. Où bien l'intro de Your Call, assez anecdotique, mais qui gagne en intensité tout au long du morceau, pour laisser place là encore à un final somptueux et angoissant. Le final de l'album est d'ailleurs à souligner, cette transition entre l'oppressante et malsaine Your Call, et la fantasque Operator, déchainement presque Metal, complétement barré, et jouissif à souhait. Grandiose !

Il ne me vient au final qu'un adjectif pour décrire Blood Inside. Dément. Dans les deux acceptations du terme. Complétement fou mais génial. La première écoute est une baffe immense pour l'auditeur, et par la suite, l'album ne perd pas de son impact, il ne s'apprivoise pas. Chaque écoute vous laisse ce sourire de satisfaction niais sur la bouche. Bllod Inside n'a pas la beauté parfaite de Perdition City, mais il est tout autant excitant. Ulver à encore réussit son pari, nous sortir un album complétement différent, mais grandiose tout de même.

Dressed in Black - Clip

Le 27/11/2010 par Irksome Dragon - 9/10