Blind
Ball Tongue
Need To
Clown
Divine
Faget
Shoots and Ladders
Predictable
Fake
Lies
Helmet in the Bush
Daddy
Micheal and Geri
Jonathan Davis - Chant, Cornemuse
James "Munky" Shaffer - Guitare
Reginald "Fieldy" Arvizu - Basse, Choeurs
David Silveria - Batterie, Percussions
Brian "Head" Welch - Guitar, Choeurs
Petit jeu de rôle caricatural d'un jeune métalleux en pleine construction de « sa » personnalité :
Kevin X– 13 Ans : « Ouah, Korn s'te bal, ça déchire, c'est trop bourrin, ça claque, j'kif. Et puis ça fait hurler ma mère, s'te truc de ouf ! » Oui désolé, mon parlé jeune est quelque peu rouillé...
Kevin X – 15 Ans : « Pouah, Korn, c'est trop mou. Lol, je trouvais ça bourrin, mais depuis que j'ai découvert Slip Note (Ptdr s'te jeu de mot), franchement, c'est trop nazes cette cam'. Slipknot, ça c'est de la Zik ! Korn c'est pour les mémés ! »
Kevin X – 17 Ans « Korn représente tout ce que j'exècre, les dérives de la société de consommation, une musique pour adolescent en mal de sensation, qui se croit rebelle mais qui suit en réalité une mode archi codifié *dégage d'un geste ample du bras sa grande chevelure noire, puis recroise les bras sur sa poitrine d'un air renfrogné*. On est loin de la pureté artistique de Darkthrone, cette absence de concession, voilà de la vraie musique qui n'a pas cédé au sirène de l'argent ! C'est True Evil ! »
Bon, vous l'aurez compris, Korn, ce n'est rien de tout ça. Korn, c'est l'un des meilleurs groupes de Neo Metal. Sans être les artistes du siècle, le simple fait d'avoir eu du succès et de plaire aux adolescents n'enlève pas le mérite d'une musique pour le moins intéressante.
Ce premier album n'est peut être pas le plus réussi, mais il est le plus original. Il reprend la recette de groupe comme les Rage Against The Machine et leur Metal Fusion, en alourdissant considérablement leur musique, et rajoutant une sur-couche très glauque. Cet album bien que plus sombre que les autres productions du genre, est l'une des pièces fondatrices du Neo Metal, pour le meilleur et surtout pour le pire.
Ce Korn n'est pas le plus accessible, les mélodies ne sont guère présentes, il n'y a pas réellement de refrains accrocheurs, et le tout suinte d'ambiance glauque et malsaine, comme sur l'oppressant Need To. Blind, premier hymne du groupe déboule avec ses riffs de pachydermes, ses breaks ponctués de la voix dérangée et susurrante de Jonathan Davis, ses reprises tonitruantes... Blind n'a pas prit une ride et n'a rien perdu de son impact. Ultime !
Ball Tongue est une sorte de truc bizarre, qu'on ne sait pas si on aime ou si on déteste, où Jonathan Davis part dans des délires vocaux pour le moins étranges. On peut noter l'apparition d'une cornemuse dans l'intro de Shoots and Ladders, qui n'apporte pas grand chose, si ce n'est de dire, vous voyez, on est original ! La suite de la chanson alterne le bon et le moins bon. Le couplet façon berceuse pour enfant est ridicule, mais le refrain soutenu par les chants répétitif en arrière plan donne un effet assez sympathique à l'ensemble.
La seconde moitié de l'album est franchement répétitive et dénuée d'intérêt. Les pistes n'apportent plus grand chose, et donnent une impression de remplissage plus que de vraie création artistique. Hormis l'imposant Daddy qui nous plonge encore plus profondément dans le glauque.
Un album sympa, précurseur, et qui n'a rien à envier aux productions plus récentes, dommage qu'ils aient voulu faire du remplissage. Avec 20 minutes de moins, le timing aurait été impeccable.