"Burn" – 7:07
"No River to Take Me Home" – 8:43
"The Eye of Every Storm" – 11:57
"Left to Wander" – 8:11
"Shelter" – 5:18
"A Season in the Sky" – 9:50
"Bridges" – 11:36
"I Can See You" – 6:10
Scott Kelly - Chant, Guitare
Steve VonTill - Chant, Guitare
Dave Edwardson - Basse
Noah Landis - Claviers
Jason Roeder - Batterie
Massif, lourd, oppressant, dépressif, malsain... Tant d'adjectifs pour décrire une musique unique. Neurosis depuis bientôt 20 ans s'est forgé une solide réputation dans le monde du Metal, sans atteindre les sommets des charts, chaque sortie est unanimement salué par la critique. Depuis qu'ils ont délaissé le Hardcore de leur début, leurs discographie est sans faille. Tenter de désigner lequel de leurs albums est le meilleur peut être une source de prise de bec entre fan. Pour ma part, c'est vers ce « The Eye of the Every Storm » que va ma préférence. Le plus calme, le moins apocalyptique, mais emprunt d'une profonde mélancolie.
Mais la recette est globalement la même que précédemment, des murs de guitares construisent une musique d'une lourdeur pachydermique, oppressante, les voix écorchés de Steve van Till et Scott Kelly se répondent, désespérées, dans de longues chansons aux structures complexes et aux arrangements soignés. Mais si la musique se voulait effrayante par le passé, comme dans le monumental Enemy of The Sun, les ingrédients servent ici la tristesse de l'ensemble, une mélancolie touchante.
Le résultat fait de ce cd, sans doute le plus calme du groupe, mais peut être aussi le plus accomplit. Le côté progressif ressortant plus, avec ces montées en puissance tout au long des chansons, ces breaks acoustiques, ces choeurs et claviers qui aèrent l'ensemble, avant que les murs de guitares viennent nous plaquer contre le mur, et nous replonger dans le désespoir le plus noir.
A la première écoute, seule le délicat Shelter, morceau le plus calme du groupe sortira du lot, le reste paraissant uniforme, hermétique. C'est encore de ces albums qu'il faudra écouter avec patience, pour en saisir toute les subtilités, et lui faire sortir tout son pouvoir émotionnel.
Neurosis, avec cet album, signe une nouvelle pièce maîtresse dans sa discographie, une de plus. Malgré cette reconnaissance, la musique de Neurosis reste unique. Si certains groupes se rapprochent dans l'ambition (Isis, Cult Of Luna...), ou dans la sonorité (Mastodon), à l'image de certains monstres sacrés de la musique, il semble naviguer seule dans leur style si spécifique, débarrassé de tout Neurosis-like.