1. Death on Two Legs
2. Lazing on a Sunday Afternoon
3. I'm in Love with My Car
4. You're My Best Friend
5. '39
6. Sweet Lady
7. Seaside Rendezvous
8. The Prophet's Song
9. Love of My Life
10. Good Company
11. Bohemian Rhapsody
12. God Save the Queen
Freddie Mercury (Piano, Chant)
Brian May (Guitare, Harpe, Chant)
Roger Taylor (Batterie, Chant)
John Deacon (Basse)
Poursuivons les chroniques de la reine, avec ce quatrième album qui permettra à Queen de rentrer dans la légende du Rock. Si les trois premiers avaient assit la notoriété du groupe, à l'aide de tube, tel Killer Queen ou Seven Seas of Rhye, et grâce à des prestations live de grande classe, le titre phare de ce A Night at the Opera, Bohemian Rhapsody allait permettre à Queen de changer de dimension.
Œuvre génial de 6 minutes, elle est l'aboutissement de la première partie de carrière de Queen, l'accomplissement de leurs tâtonnements, de leurs expérimentations, bidouillages sonores, excentricités... Une œuvre d'une originalité folle, décomposée en 6 parties, la mélodie porté par des chants a capella, ou par des arrangements Hard Rock furieux.
6 semaines de travail auront été nécessaires pour l'enregistrement du morceau, repoussant les limites technique de l'époque, en superposant les pistes presque à l'infini, usant de la technique dite de submix, pour contourner la limite des 24 pistes analogique de l'époque.
Entre Hard Rock, Opéra, Balade, Rock Prog', ce morceau hors norme fut d'abord refusé par les radios frileuses, avant que Freddie passe le morceau à un ami, Kenny Everett, animateur à Capital Radio, lui faisant promettre malicieusement de ne pas la diffuser. Bien entendu, lors de son émission, il en diffusa des extraits, et au vue des nombreux appels conquis, le morceau finit par passer des dizaines de fois par jour, attirant l'attention des autres radios. La légende était né, et le morceau, élu depuis lors meilleure chanson de l'histoire de la musique par de nombreux sondages britanniques et internationaux, l'un des plus populaires.
Mais les autres chansons me direz vous ? C'est une chronique de A Night at the Opera, pas de Bohemian Rhapsody. Et bien le reste est au niveau des albums précédents, du très haut niveau, à commencer par ce pamphlet acide, Death on Two Legs (Dedicated to... … leur ancien manageur, avec lequel ils ne se sont pas séparé en bon terme. Jugez plutôt, la chanson s'ouvre par : You suck my blood like a leech (Tu suces mon sang comme une sangsue). En résulte un brûlot Hard Rock absolument jouissif, où la voix rocailleuse de Freddie semble prendre de plus en plus de coffre.
Le propos se fait plus léger, avec cette ambiance de cabaret sur Lazing on a Sunday Afternoon, ambiance que l'on retrouve sur la non moins agréable Seaside Rendez Vous. Deux courtes sucreries, où l'on retrouve ce côté second degré propre au Queen des années 70.
Sur I'm in Love with my Car, Roger Taylor met toute son application à chanté son amour pour les courses automobiles, pour un rendu efficace, bien porté par un jeu de guitare attrayant de Dr May.
John Deacon n'est pas en reste, puisqu'il signe son premier tube, le jubilatoire You're my Best Friend, qui fera un carton dans les charts, ce qui est à mon humble avis totalement mérité, tant la mélodie - mise en valeur par des arrangements soignés – est imparable.
'39 est une balade cher à Brian May, sur laquelle il chante de façon très juste, et où sa voix au timbre apaisant baigne l'ensemble d'une chaleur enchanteresse. Un petit bijou. May signe également la chanson suivante, Sweet Lady, avec son riff qui ne fait pas vraiment dans la finesse. Agréable sans plus.
Après Seaside Rendez Vous déjà évoqué, c'est au tour de Brian May de signer le second chef d'oeuvre de l'album, The Prophet's Song. Un riff militaire, une ambiance glaçante, un refrain imparable, ce morceau à tout du tube en puissance. Mais voilà, la bande à Mercury a décidé de l'entrecouper par une série de vocalise en canon de 3 minutes, avant que l'ambiance épique et implacable reprenne le dessus. Déjanté et Hard Rock, Queen montre dans cet ambitieux morceaux de 8 min 20 son goût de la démesure.
Love of My Life prend la suite, balade somptueuse, qui deviendra un moment de communion intense avec le public à chaque concert. Porté par le trio guitare, harpe, piano, sublimé par la voix de Freddie, il suffit de fermer les yeux pour être transporté d'aise.
Queen nous offre ensuite une récréation avec la rigolote et entrainante Good Compagny. Et c'est en fin d'album, après toute ces pépites, que Queen nous achève avec Bohemian Rhapsody, avant de conclure par la version réarrangé par May de l'hymne anglais : God save the Queen.
Queen nous offre avec A Night at the Opera leur album le plus aboutit, celui de la consécration, celui qui restera pour beaucoup comme leur meilleur. Même si j'ai une légère préférence pour Queen II, à qui je trouve plus de charme, avec cet album, Queen touche une fois de plus au génie et s'installe au panthéon du Rock. Et ceux sans Synthétiseurs, comme ils aiment à le préciser sur les livrets de leurs premiers albums. Phrase qui pourrait être anecdotique si elle n'était pas un symbole de la première moitié de carrière de Queen, la plus pure, la plus rafraichissante, la plus respectable. Affaire à suivre...