Speed king
Bloodsucker
Child in time
Flight of the rat
Into the fire
Living wreck
Hard lovin' man
Ritchie Blackmore : guitare
Ian Gillan : chant
Roger Glover : basse
Jon Lord : claviers
Ian Paice : batterie
Un album culte est souvent un album qui déchaîne les passions... dans les deux sens. Et rares sont les albums qui méritent plus ce titre que ce In Rock. Remettons les choses dans leur contexte. Nous sommes en 1970, le Hard Rock n'est qu'a l'état d'embryon, et de nombreuses jeunes formations sont prêtes à en devenir le porte drapeau. De cette époque, on ne retient souvent que Deep Purple, Led Zep, Black Sabbath, et dans une moindre mesure Uriah Heep. Mais à cette époque, ils étaient bien plus nombreux, et tous prêts à frapper fort. A ce jeu là, c'est Deep Purple qui sortit vainqueur, bien plus encore que Led Zep. Car à la sortie de In Rock, on n'avait jamais entendu une musique aussi violente et énergique.
Cet album est aussi celui du meilleur line up, où Roger Glover – le géniallissime créateur de la géniallissime Love is All – excellent bassiste qui apportera un groove indéniable au groupe – et Ian Gillain, dont le chant est tantôt hurlé de façon frénétique, tantôt remplit d'émotion – viendront rejoindre Ritchie Blackmore
Dès Speed King, et son intro torturée, le ton est donné. L'album est résolument rageur, énergique. On retiendra aussi le sublime Child In Time, longue pièce de 10 minutes, avec ses montées en puissance, ses breaks, et son final apocalyptique.
Qu'en est il du reste ? De très haute qualité, comme sur Bloodsucker et ses rythmiques lourdes, ou Flight of The Rat joyeusement entraînante. Into The Fire est d'une veine plus classique, sans être ratée, n'enchante guère. Living Wreck quand a elle se montre beaucoup plus groovy, dans un genre plus posé que le reste de l'album, avec un air facilement mémorisable. Hard Lovin Man', conclue l'album par une rythmique galopante, enrobée d'une mélodie au Mellotron, avec un final très psychédélique.
J'ai pu lire ça et là, que l'album était trop simple, qu'hormis le côté très rentre dedans, il était assez vide. Chacun peut se forger son opinion, même fausse... Certes, on est loin de la complexité de certaines oeuvres de Rock Prog' déjà chroniquées, mais ce n'est pas ici le propos. In Rock est un album de Hard Rock couillu, dans le genre, on a rarement fait mieux, et la simplicité ici, est plutôt un solution pour courir à l'essentiel, sans surcharger la musique d'élément qui atténuerait son impact. Et c'est une réussite. D'autant que cet album, bien que basique, reste varié, lui offrant sa longévité. 40 ans déjà...
Avec In Rock, Deep Purple rentre dans la légende du Hard Rock, et y restera une des têtes d'affiches, en composant d'autres albums références dans les années qui suivront.