C'est sous forme d'un coffret CD/DVD peu engageant illustré de la jaquette originel du DVD, où l'on voit un montage photoshop, avec une Mike boudiné dans une combinaison verte peu seyante, réduite sur un fond blanc, le tout sonnant très amateur, que se disque trainait devant moi, dans un bac, abandonné et presque offert par le magasin qui devait désespérer de le vendre un jour... Sous ces airs peu attrayants, que ce cache derrière cette performance live ?

Il s'agit d'un concert unique et gratuit, à Berlin, au pied de la colonne de la victoire, devant 500.000 personnes, pour fêter la fin du millénaire. Pour l'occasion, un album (pas exceptionnel, il faut bien l'avouer) avait été composé (The Millenimum Bell), qui devait retracer 2000 ans d'histoire de l'humanité. Et c'est donc une heure avant le passage du nouveau millénaire que ce concert eu lieu, se terminant sur le classique compte a rebours entonné par la foule. Une façon pas banale de fêter les années 2000.

Pour l'occasion, c'est une multitude de musiciens qui envahir une scène immense pour accompagner Mike Oldfield pour un concert sous le signe de la démesure.

CD : Le concert est divisé en deux. Une première partie qui reprend quelques classiques de l'ami Mike.

Tubular Bells qu'on ne présente plus, mouvement grandiose et baroque, condensé pour l'occasion dans une version rock du plus bel effet. Porsmouth, chanson folklorique des début de sa carrière, agréable et dansante. Moonlight Shadow, la perle pop, tube immense qui innonde encore les ondes FM de nos jours. Et Secrets, reprise électro du thème de Tubular Bells, assez décrié, mais que je trouve fort sympathique dans son rendu live. Et pour finir l'insipide Shadow on the Wall, tentative raté de montrer ses muscles dans un rock bouffi de prétention.

La suite est consacré à l'album The Millenium Bell, qui assez inégal et pas franchement transcendant s'avère plutôt bien passer l'épreuve du live. On s'ennuie un peu sur la narration de Sunlight, mais les passages Gospels ne sont pas dénués de pouvoir émotif. The Doges Place... porté par son orchestre de violon est... jouissive. Beat techno, choeur puissant, orchestre symphonique c'est pompeux, simple, voir simplet et ça défrise le mélomane averti, vexé d'accrocher à une telle œuvre, mais ça met la pêche ! Mastermind est assez dispensable, malgré quelques effets sympathique. Broad morceau mièvre tirera une larme au plus sensible d'entre nous. Amber Light, tout en chœur puissant et solo de guitare scintillant, sans rien révolutionner s'avère très efficace. The millenium Bell, après un démarrage assez désagréable avec des choeurs pas très mélodieux, propose un gros mélange du reste de l'album, mélant Beat Techno, électro, gospell, new age, de symphonique, et de rock, qui conclue à merveille un tel concert, avec un côté Dance Floor qui petit à petit laisse place à la musique qui prend de plus en plus de volume et d'intensité (surtout lors du retour du thème de The Doges Place, absolument frissonnant) avant un final presque colérique joué par un Mike possédé par sa guitare. Un morceau qui reprend astucieusement les thèmes précédents pour créer un nouveau morceau remix, très puissant et entrainant, au final grandiose. Son orientation Dance Floor  et son coté best of le rend très efficace en live, et permet un happy end joyeux en communiant avec le public. C'est tout de suite plus discutable en studio.

Pour ce qui est de la prestation et de l'enregistrement, c'est plus mitigé. Pour un tel concert, on aurait aimé un son plus équilibré, les basses recouvrent souvent tout (elles donnent un côté presque reggae à Porsmouth...), et le public ne s'efface jamais totalement. De plus, le son sature par moment.

La prestation de Mike Oldfield est irréprochable, hormis quelques notes difficiles à passer sur Tubular Bells, qu'on lui pardonne au vue des conditions de grand froid qui régnaient ce jour là, pas idéal pour jouer de la guitare... Pour les autres, c'est propre, on retrouve une bonne cohésion, hormis pour la percussionniste qui en fait des tonnes, et qui plombe un peu Tubular Bells. La palme revient aux deux chanteuses, celle qui assassine avec sa grosse voix puissante Moonlight Shadow qui demande plus de finesse, et l'excitée de service qui s'époumone sur Shadow on the Wall rendant le morceau encore plus insupportable qu'il ne l'est en studio.

Les orchestres et les choeurs, notamment sur Amber Light et The Doges Place font par contre un fabuleux travail, notamment les deux chanteuses critiquées précédemment, qui une fois rentrées dans le rang de la sobriété font très honnêtement leur travail.

Setlist : 7/10

Prestation 5/10

DVD : Le DVD ne propose que la version vidéo du concert, histoire de voir Dieu Mike s'amuser sur sa guitare, entouré d'une foule de musiciens bien content d'entouré le maitre. L'image n'est pas de haute volée, mais tout à fait regardable, et la piste sonore souffre des même défaut que la version cd. Une courte interview et un making of ne proposant que quelques images et des chiffres illustrent l'ampleur phénoménal de ce concert, tout en démesure. On y retrouve enfin une plage de 13 minutes de musique inédite accompagnant un ballet de lumière et de pyrotechnie... Et c'est tout. 20 minutes de bonus et 1 heure de concert, pas de quoi s'en relever la nuit.

DVD : 6/10

Tout un concept que ce concert, une scène immense, un grand nombre de musiciens, plus de 500 techniciens, 500.000 personnes réunies dans un cadre mythique, à la fin d'un millénaire, pour écouter un album conçu pour l'occasion... Concept alléchant, dommage que l'écrin ne soit pas à la hauteur de l'événement, mais il n'en reste pas moins un objet intéressant à posseder pour tout fan de Mike Oldfield. On est tout de même loin de la qualité du Live At Montreux.

Le 01/05/2011 par Irksome Dragon - 6/10