Caché Derrière est le second album que j'ai possédé (le premier étant la compilation Belle île en Mer de ce même Laurent Voulzy), autant dire qu'il a tourné de très nombreuses fois sur ma platine. J'ai grandit avec, le redécouvrant souvent avec un regard neuf, fruit de mes nouvelles expériences musicales, me permettant je l'espère, de l'apprécier non pas par nostalgie, mais pour sa qualité. Le bonhomme frisé aime prendre son temps, c'est donc 9 ans après Bopper en Larmes que sort ce nouvel album, en 1992. Il a estimé que c'était le temps nécessaire pour sortir un album de qualité, le temps de mûrir ses mélodies, et à l'écoute de cd, on ne peut que lui donner raison. Le public ne s'y trompa d'ailleurs pas, sans posséder un tube aussi célèbre que Belle île en Mer, l'album fut disque de Platine, et reçu le titre de meilleur album de l'année, au Victoire de la musique 1993.

A l'image de la pochette, cet album semble baigné dans une brume épaisse. La musique y est douce, apaisante, emprunt de mélancolie. On n'a pas à faire un oeuvre festive, irradié par le soleil chaud de la Guadeloupe, pas de Soleil Donne qui donne envie de se trémousser.

L'oeuvre, après une intro mystérieuse, démarre par la chanson titre, Caché Derrière, petite merveille aux influences celtiques. Bungalow vide, méditative chanson porté par la voix douce de Voulzy, est une vraie réussite. On ne peut pas en dire autant de Ta plage Beach Boy, seul morceau faible de l'album. Never More est une ballade délicate, mélancolique. Le Cantique Mécanique se veut plus entraînante, avec des paroles une fois n'est pas coutume signé par Voulzy lui même.

Le pouvoir des Fleurs est le seul véritable tube de l'album, repris plus tard par Les Enfoirés (bien piètre reprise, il faut l'admettre). Les paroles naïves fleurent bon le peace and love des années 70... rafraîchissant. En 6 chansons on a déjà matière à flâner, mais la suite s'annonce encore meilleure, avec Le rêve du pêcheur. Avec son rythme enlevé, mais déposé dans ce cocon de brume propre à l'album, les paroles de Souchon qui font mouche, il s'agit sans nulle doute, d'une des meilleurs compositions de sa carrière. Paradoxal Système, terriblement émouvante, vous donnera la chair de poule. Carib Islander poursuit l'album, dans une veine plus joyeuse (on est encore loin de Chantal Goya) et entraînante. C'est Guitare héraut, chanson assez étonnante, presque épique et qu'on se le dise, Rock ! avec ses nombreux participants qui à la lourde tache de conclure l'album, et ceux de bien belle manière.

Au final, Laurent Voulzy nous offre un album plus mélancolique que ses prédécesseurs, aux délicats arrangements, où les claviers enrobent dans un écrin de velours les guitares scintillantes, la voix douce se déposant sur le tout.

A noter de très nombreux participants sur cet album, comme Manu Katché, célèbre batteur de Jazz (oui, il fut aussi jury à la Nouvelle Star...), le breton Alan Stivell, et pas moins que Ritchie Blackmore ! Le guitariste d'un petit groupe de Hard Rock Anglais, comment déjà... Ah oui, Deep Purple... Un album plein de surprises, sans doute le meilleur de Laurent Voulzy !

Le rêve du pêcheur - Clip

Le 23/11/2009 par Irksome Dragon - 9/10