Lifeforms, deuxième album du duo anglais The Future Sound of London (FSOL pour les intimes) est un appel au calme et la détente. Un auditeur mal avisé pourrait rapidement le catalogué en musique d'ascenseur, tant il propose de longue plage apaisante qui semble au premier abord, minimaliste. Il n'en est bien entendu rien, et la musique peut s'écouter à trois niveaux.
- Lifeforms est un album ambiant, qui autorise une écoute distraite, laissant son auditoire vaquer à d'autres taches, tout en lui proposant un léger massage de la nuque, tout à fait relaxant.
- Lifeforms est un album concept, un hommage à la nature, un délice des sens, dans lequel on se plonge avec délectation, où l'on se laisse transporter par des flots doux de musique. Lifeforms ne se décrit pas, ne s'analyse pas, il se ressent. Un voyage à travers nos sens, une communion avec la nature, un hymne à la vie (sous toute ses formes, évidemment...).
- Lifeforms est un album expérimental, bien plus riche qu'il n'y paraît. Ne vous y trompez pas, FSOL ne propose pas un album Yoga/relaxation/vent qui souffle/eau qui frémit que vous trouverez chez certains magasins naturalistes. Garry Cobain et Brian Dougans, les deux membres du groupes, ont d'ailleurs formé un autre groupe : Amorphous Androgynous, groupe de Rock Psychédélique. Si FSOL est clairement à rattacher à la scène Electro, le côté Psychédélique est ici évident, et ce Lifeforms a un effet hallucinatoire qui n'a rien à envié au trip sous acide qui fleurissait à la fin des années 60. Et malgré les sonorités Electro, squelette de la musique, l'ensemble sonne organique, rendant crédible cette ode à la nature. Les samples très nombreux (des bruits d'animaux, à une reprise du Canon de Pachelbel), et le panel large d'instruments apportent à l'œuvre une grande richesse. Pas question de s'ennuyer, malgré le format inhabituel du cd. Si les mélodies, souvent accrocheuses, proposent globalement une ambiance calme, apaisante et chaleureuse, la musique sait se faire parfois plus dynamique, voir dur (comme sur le génial Spineless Jelly), parfois même dansante, rarement malsaine (comme le sera le monumental Dead Cities).
Lifeforms, sous ses faux airs d'ambiants, est en réalité un album riche, intense, prenant. Par sa thématique écologiste, il est un peu moins percutant que son successeur, il n'en reste pas moins l'une des œuvres les plus agréables que je connaisse, à écouter à la lumière d'une bougie, dans un bain, après une journée difficile, tester et approuvé par votre serviteur (sauf pour la dure journée, je n'ai jamais connu...).