Ommadawn - Partie 1
Ommadawn - Partie 2
+ On Horseback
Mike Oldfield
Nous sommes en 1975, deux ans déjà que l'Exorcicte est sortit, permettant à Tubular Bells, dont l'intro fut utilisé comme fil rouge musicale du film, de devenir un classique incontournable de l'Art Rock, propulsant son auteur, encore très jeune, Mike Oldfield, sur le devant de la scène. Pour un complexé maladif comme lui, ce ne fut pas vécu comme une joie, mais plus comme une malédiction. Cette année vu aussi la mort de sa mère. Une épreuve douloureuse qui amena le jeune artiste à s'enfermer dans un manoir pour composer le successeur de l'apaisant Hergest Ridge. Et pourtant, l'album semble gai au premier abord. Il n'en est rien, la folie tapie dans l'ombre nous guette tout au long des deux parties qui composent ce disque. Ommadawn viendrait d'ailleurs d'amadán, signifiant idiot, fou, en gaélique.
L'album commence par un léger air au piano, emprunt de tristesse, vite rejoint par des choeurs mystérieux, puis par un synthé vaporeux, développant une atmosphère mystique, envoûtante, avant le retour de la guitare sèche, qui nous vrillera l'âme de ses notes larmoyantes. Il faudra attendre 3 minutes pour que la guitare électrique fasse son apparition, et comme souvent avec Mike Oldfield, c'est pour tisser un air d'une pureté limpide (il n'y a que la guitare de Gilmour qui me fasse un effet similaire). L'album est bien lancé, il alternera les passages hypnotiques, et des magnifiques moments de bravoures, des airs mélancoliques avec des passages de pure espièglerie. Comme autour des 7-8 minutes, où l'on verrais presque le lutin Irlandais jouer de la flûte en dansant joyeusement autour de nous. Vous avez dit naïf ? Et alors... La multitude d'instruments sert les nombreuses ambiances, comme souvent chez Mike Oldfield. Les guitares, flûtes, cornemuses, choeurs et ses rythmique africaines - que l'on retrouvera 15 ans plus tard ans l'autre oeuvre phare de l'anglais, Amarok - nous accompagne tout au long de notre voyage en contrée onirique.
Le final de la première partie est fantastique. Les percussions africaines se mettent au diapason de notre rythme cardiaque, l'accélèrent, les choeurs semblent s'amplifier. Le synthé virevolte autour de nous, nous soulevant, pour que l'on accompagne le crescendo de la musique. La cornemuse joue un air inquiétant, la guitare sèche se fait paniqué. Puis encore au dessus, toujours plus haut, se pose la guitare électrique d'abord belle, qui s'emballe, devient presque malsaine, le piano choque, puis la guitare reviens, le tout se mêle, devient incohérent, paniqué, on ouvre grand les yeux, la musique est terriblement angoissante, la guitare hurle sa plainte, tout est folie halluciné. Puis plus rien, le silence, quelque légères percussions, avant d'entamer la seconde partie de l'album. Le temps de reprendre son souffle après un des passages les plus excitant que la musique ai eu à nous offrir.
Le reste de l'album ne pourra atteindre une telle intensité dramatique, elle se fait plus caressante, plus douce, mais toujours avec cette mélancolie qui nappe toute l'oeuvre. Cette seconde partie est marqué par le magnifique solo de Cornemuse joué par Paddy Moloney, leader des Chieftains. Le final de la seconde partie où s'oppose une rythmique lourde, à une mélodie guillerette, où vient se joindre une guitare scintillante mais cette fois sereine et cette flûte qui nous aura accompagné tout le long de l'album, s'oppose vraiment à la première partie.
Inclût dans cette seconde partie, Mike Oldfield nous propose une chanson, sa première, d'une longue série. Les chansons qui ne seront pas ses plus grandes réussites, mais celle ci est vraiment à l'image de l'album, magnifique. On Horseback (c'est son nom), nous compte son amour pour une nouvelle passion, l'équitation. Sur un thème aussi léger, la chanson ne peut être que joyeuse, avec ses choeurs d'enfants qui accompagnent la voix de Mike lui même ! Le tout enrobé dans une musique délicate, cette chanson clôture l'album d'une agréable note d'espoir.
Et après seulement 37 minutes, l'album se termine, ne vous donnant qu'une envie, le réécouter tout de suite. A seulement 22 ans, Mike Oldfield signe là, non pas juste, comme le veut la formule, son album de la maturité, mais un chef d'oeuvre, rien de moins. Son premier... Son dernier ? L'avenir nous le dira...